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Quand le voyage devient possible

Publié le 1 octobre 2021 par Flavie Boivin-Côté

Publié par

Flavie Boivin-Côté

Stagiaire en journalisme | fboivin-cote@inmedias.ca

L’idée d’organiser des voyages pour les personnes se déplaçant en fauteuil roulant est arrivée d’elle-même pour Sylvie Castonguay, présidente et fondatrice du Club des Voyageurs Roulants. Alors qu’elle travaillait pour une association venant en aide aux personnes vivant avec un handicap dans la région de l’Outaouais, elle a un jour décidé de rendre possible un rêve souvent inaccessible pour les personnes à mobilité réduite: celui de voyager.

Des voyages sont organisées spécialement pour les personnes handicapées par le Club des Voyageurs Roulants. (Photo: Pixabay)

C’est en 2011 que Sylvie Castonguay prend en charge le premier voyage organisé avec des personnes handicapées. « Ça faisait des mois que l’association pour laquelle je travaillais parlait d’un voyage à Walt Disney pour ses membres. Rien n’avançait et ça me brisait le cœur. J’ai donc demandé si je pouvais prendre le dossier en charge et quelque temps plus tard, après des campagnes de financement et beaucoup de travail, nous avons fini par amasser 10 000$ et nous avons pu envoyer 10 personnes à Orlando: 7 personnes vivant avec un handicap et 3 bénévoles», explique Mme Castonguay.

À partir de ce moment-là, Sylvie Castonguay est devenue une spécialiste des voyages pour personnes à mobilité réduite. À la suite du succès de ses démarches pour le voyage à Walt Disney, les projets de voyage se sont enchaînés. Dès l’année suivante, elle organise une croisière dans les Caraïbes pour les membres de l’association dont elle était vice-présidente.

Bien que les voyages étaient très appréciés des membres de l’association, l’administration de celle-ci n’avait plus les moyens de payer pour de tels projets et a donc demandé à Mme Castonguay d’organiser les campagnes de financement de manière autonome. C’est donc il y a quatre ans que fut fondé le Club des Voyageurs Roulants qui continue de relever tous les défis:

« Je peux dire que d’organiser un voyage pour un groupe de personnes qui se déplacent en fauteuils roulants est à peu près aussi exigeant que d’organiser n’importe quel type de voyage, mais ce n’est pas tout à fait vrai , explique Mme Castonguay. La différence majeure, c’est que notre préparation demande énormément de précision en ce qui concerne les lieux où nous allons. Il faut toujours s’assurer que tous les endroits que nous visitons soient accessibles et que les gens qui les administrent soient coopératifs et tolérants. Les chambres doivent être adaptées et le transport adapté doit être réservé longtemps à l’avance. C’est d’ailleurs un travail en soi de s’assurer qu’il soit disponible à l’international. Il existe des organismes québécois comme Kéroul qui sont très utiles pour nous renseigner sur l’accessibilité à divers bâtiments, mais aucun organisme que je connais ne met en place des campagnes de financement et n’organise des voyages comme ça. »

Alors que voyager avant la pandémie était déjà un défi pour le Club des Voyageurs Roulants, la COVID-19 fut définitivement un obstacle important au bon déroulement des divers projets de voyage.

« Nous étions vraiment inquiets pour la santé de nos membres et nous n’avons pas arrêté de nous tenir à jour au sujet des nouvelles règles de santé publique. Heureusement, notre dernier voyage s’est terminé une semaine avant que la quarantaine soit déclarée. Nous avons été chanceux pour ça, mais l’organisation des prochains voyages restait très complexe, raconte Sylvie Castonguay. Nous fonctionnons avec des campagnes de financement qui servent à payer le voyage de nos bénévoles. Chaque membre du groupe de voyageurs est associé à un ou une bénévole qui l’aidera tout au long de la préparation du voyage, mais aussi pendant le voyage. Comme ces gens sont bénévoles, on ne peut pas leur demander de payer eux-mêmes leurs voyages alors nous organisons des campagnes de financement auxquelles nos membres doivent être capables de participer. Généralement, nous faisons des ventes de hot-dogs dans les supermarchés, mais la pandémie a empêché ça cette année.»

C’est dans l’inquiétude, l’incertitude, mais surtout la détermination que Sylvie Castonguay a tout de même été capable d’organiser cette année ce qui sera le quatrième voyage du Club des Voyageurs Roulants .

Le Club a depuis quelques années maintenant une page Facebook qui est toujours prête à accueillir les messages privés de quiconque souhaite devenir membre.