Portrait de la situation en santé mentale dans la Vallée de la Lièvre
Les besoins sont immenses, les ressources existent
Serge Cazelais (scazelais@inmedias.ca)
La journée de mobilisation organisée par la Table de développement social de la Lièvre a permis de brosser un portrait de la situation actuelle en santé mentale dans la région. Si les besoins étaient déjà immenses, les deux dernières années ont vu une augmentation des défis et des problématiques.
Par exemple, certaines familles sont plus divisées que jamais. On s’est pointé du doigt entre vaccinés et non-vaccinés, on a collé sur certains des étiquettes de complotistes, de covidiots. Certaines blessures sont vives et prendront du temps à cicatriser. Cette polarisation des points de vue a entraîné le fait qu’au sein des familles et des groupes d’amis certains ne voulaient plus se parler. On ajoute ça aux directives de confinement émises par le gouvernement du Québec et on obtient un résultat préoccupant qui est suivant : le phénomène de la solitude s’est amplifié.
Certaines personnes ont vécu et vivent encore de la détresse face au climat social. Le virus inquiète, mais aussi la situation en Ukraine dont on entend beaucoup parler. Puis il y a l’augmentation des prix de l’essence, des denrées alimentaires. C’est à un tel niveau que le point de rupture de l’équilibre émotionnel est atteint, voire dépassé chez de nombreux individus.
À ce titre, au fil des discussions en atelier, certains intervenants d’organismes notent que le nombre de personnes en situation d’itinérance a doublé dans la région. On a aussi mis en évidence que des jeunes mères de famille dans le besoin hésitent désormais à demander de l’assistance à cause de la situation liée à la pandémie. Des jeunes se demandent s’il y a de l’espoir et se questionnent : Ai-je envie de fonder une famille dans un tel contexte?
Bref, nombreux sont les intervenants à noter qu’il y a un réel essoufflement au sein d’une partie de la population. Il y aura un après-covid, mais ça demeure de l’inconnu. De là la pertinence et l’importance du réseautage, de connaître les ressources et les capacités de chacun des organismes et ainsi mieux répondre aux besoins de chaque personne et diriger les individus vers les ressources les plus adéquates compte tenu de sa situation.
La communauté gagne aussi à connaître les organismes qui s’activent sur le territoire. Un organisme comme le Centre Alpha Papineau qui offre des activités d’alphabétisation contribue à faire grandir l’estime de soi et devient ainsi un remède à la solitude et à l’isolement. SOS Contact Al-To travaille à la socialisation et à la prévention des dépendances. La Table de développement social peut aussi constituer le pont entre un individu dans le besoin et un organisme.
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