Ambulances sur le territoire de Papineau
Un service plus rapide, mais moins d’heures
Le gouvernement s’apprête à modifier la façon de faire la desserte ambulancière en Outaouais et c’est en grande partie la MRC de Papineau qui sera affectée par ces changements qui devraient améliorer le temps de réponses des ambulanciers, mais qui diminuera le nombre d’heures où il y aura une couverture.
Le gros changement annoncé par le gouvernement dans ce projet est la transformation de quart de travail de faction vers les quarts de travail horaire. Un quart de travail de faction, c’est des ambulanciers chez eux ou à la caserne qui attendent d’être appelés. Ils sont sur appel et pas physiquement dans l’ambulance sur le terrain.
D’un autre côté, les quarts de travail horaire concernent les ambulanciers qui sont dans leur ambulance sur le territoire desservi. Dans la MRC de Papineau, il y a un mélange des deux, mais avec le nouveau plan annoncé par Québec, il n’y aura que des taux à l’heure.
Ce changement signifie que dans tous les cas où des ambulanciers seront appelés, ils seront déjà dans l’ambulance et pourront répondre plus rapidement. «Je vois ça d’un très bon œil une amélioration du temps de réponse surtout qu’on a un grand territoire à couvrir, mentionne Mélanie Bélisle, coordonnatrice régionale des services préhospitaliers d’urgence au CISSSO. Le fait qu’il y ait moins de bris de service, c’est une priorité. Apporter cette régularisation-là, c’est quelque chose d’essentiel.»
La question des bris de service était un autre élément en lien avec les horaires de faction, mentionne Mme Bélisle. «Quand on a des horaires en faction, le paramédic est disponible 24/24h pendant sept jours. S’il a plusieurs appels, il y a une période de repos obligatoire pour les paramédics. On appelle ça du débordement. Il faut remplacer les équipes. Ça amène un défi de gestion.»
Les changements permettront aussi d’avoir un déploiement plus dynamique sur le territoire, souligne Mélanie Bélisle. «On est capable de bouger les véhicules pour avoir une meilleure couverture sur le territoire.»
Diminution d’heures
D’un autre côté, le changement apporté par le gouvernement entraînera une dimi9nution du nombre d’heures où une ambulance sera en services sur le territoire. «Un horaire de faction, c’est 24 heures de services, souligne Mme Bélisle. Ce qu’est venu bonifier le ministère, c’est un 12 heures. Si on regarde uniquement en heure de couverture, il y a un 12 heures de moins en couverture.»
Pour le moment, il n’a pas encore été décidé comment cette plage de 12 heures sera affectée. Le plan de déploiement n’est pas encore défini, indique Mme Bélisle. D’ailleurs, il reste encore beaucoup de travail à faire, notamment pour combler les différentes plages horaires et les embauches liées aux changements dans le style d’horaire. Il est donc difficile en ce moment de savoir quand aura lieu ce nouveau déploiement.
Par ailleurs, ce changement entraînera aussi des modifications pour l’ambulance supplémentaire en été sur le territoire (voir autre texte).
Perte de service
Ces changements annoncés par le gouvernement ne sont pas très bien reçus par le préfet de la MRC de Papineau, Benoit Lauzon, qui y voit une perte de services alors que les municipalités demandent depuis plusieurs mois qu’on augmente l’offre de desserte sur le territoire.
«En changeant les quarts de travail, ça fait en sorte qu’à l’intérieur de l’enveloppe il y a moins de temps», lance-t-il.
Ce dernier croit qu’il y aura des risques de bris de services sur le territoire notamment en raison des déplacements que les ambulances pourront faire dorénavant. L’ambulance de Thurso, quoi couvre une partie de la 148, sera appelée à venir en renfort plus souvent dans l’Est de Gatineau, ce qui aura un effet domino.
«Ce qui fait en sorte qu’elle ne sera plus sur notre territoire, ce qui fait en sorte que nos ambulances du Nord vont devoir descendre au Sud pour venir remplacer l’ambulance de Thurso. La couverture ne sera plus bonne.»
Il rappelle que le CISSSO suggère aux municipalités de mettre en place des services de premiers répondants sur leur territoire pour aider à diminuer le temps de réponse. Par contre, les premiers répondants sont à la charge des municipalités contrairement aux ambulances. «Je ne suis pas contre ça. Mais ce n’est pas vrai que je vais utiliser la taxe foncière pour mettre de premiers répondants quand la santé relève du gouvernement. S’ils veulent les financer les pompiers, ça va nous faire plaisir qu’ils suivent la formation. Mais il n’est pas question qu’on se serve de notre budget pour faire ça.»
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