L’impact pandémique sur certaines professions révélé

Publié le 3 avril 2023 par Davide Buscemi

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Davide Buscemi

Journaliste de l'Initiative de journalisme local | dbuscemi@infodunord.ca

L’Observatoire du Développement de l’Outaouais (ODO) a dévoilé jeudi dernier le résultat d’une recherche sur les impacts de la pandémie affectant 7 secteurs de l’économie et de l’emploi.

(Photo Adobe Stock)

En février dernier, il y avait eu une étude équivalente portant sur les territoires dans un contexte de relance socioéconomique. Après les territoires, place aux secteurs d’activité :

La construction ;
Le commerce et des services ;
Le tourisme ;
La culture et des loisirs ;
La foresterie et du secteur manufacturier ;
La haute technologie ;
Le secteur bioalimentaire.

Quelques enseignements positifs et négatifs

Parmi ces 7 secteurs, d’aucuns ont pâti de la crise sanitaire plus que d’autres. Les secteurs «Commerce et services» ainsi que «Culture et loisirs» ont été précarisés davantage du fait des restrictions ; au premier chef : les fermetures donc l’arrêt de l’accès au public ou un accès restreint en plus de la pénurie de main-d’œuvre accrue par la réorientation professionnelle de certains employés.

Dans le secteur «Commerce et services», le quart des postes est à combler (autour de 1800-1900 postes vacants). Et il y a les chanceux : « la construction est le secteur gagnant dans chacune des MRC en termes d’emplois supplémentaires entre autres. La haute technologie aussi grâce au virage numérique », résume l’agent de recherche d’ODO, Alexandre Bégin.

Chose commune à tous ces secteurs dans les MRC rurales : « les entrepreneurs ont regretté que le transport en commun ne soit pas adapté pour amener les travailleurs (résident aux abords de Gatineau) vers les zones rurales outaouaises », souligne-t-il.

Dans Commerce et services, quelques-uns ont pu tirer leur épingle du jeu : quincailleries, jardineries, magasins de sport. Ils demeurent l’exception.

Un autre rival de taille en plus du « rival » pandémique

Le rival du magasin physique, c’est Internet. « Les ventes en ligne ont explosé. Environ 50 % des achats, au Québec, sont effectués sur Amazon », ajoute M. Bégin.
Le concurrent québécois du géant américain, c’est le Panier bleu. L’enseigne québécoise se développe progressivement. Désormais, les transactions sont possibles sur leur plateforme. Ce n’était pas le cas avant.
Si les ventes en ligne ont augmenté, elles n’ont pas forcément beaucoup profité aux commerçants de détail (tourisme aussi pour de la billetterie) qui ont voulu s’adapter au commerce électronique. Le virage numérique n’a pas souri à tout le monde. « C’est dû à une difficulté à se mettre de l’avant, à se démarquer », remarque Alexandre Bégin.

Des retombées heureuses pour les uns, moins pour d’autres

On observe une dualité dans les répercussions pandémiques. « L’afflux de population vers la ruralité outaouaise a constitué une opportunité pour des secteurs et un enjeu pour d’autres. Pour la construction, ça a généré une hausse des investissements de la construction résidentielle. En revanche, en agroalimentaire, l’incidence a été négative, car ça venait augmenter le prix des propriétés parfois situées sur des terres agricoles », détaille l’agent de recherche Iacob Gagné-Montcalm.

Selon Alexandre Bégin, la tendance de l’achat local, qui avait le vent en poupe (en 2020-21) au bénéfice des maraîchers, semble se tasser quelque peu.
L’héritage principal que l’on garde de la crise, c’est le télétravail. Subsiste aussi la conscience de « l’importance de l’économie locale et circulaire constatée notamment dans la construction, la foresterie et chez les manufacturiers pour amoindrir la dépendance aux importations (le prix des conteneurs a triplé) », conclut M. Gagné-Montcalm.

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