Sécurité alimentaire
Une augmentation notable des demandes d’assistance à la Banque alimentaire de la Lièvre
Le coût de la vie augmente, le prix du panier d’épicerie atteint des niveaux jamais vus. La Banque alimentaire de la Lièvre fait face à une demande sans précédent.
« Chaque année, il y a un pourcentage d’augmentation, mais actuellement c’est plus préoccupant », note la directrice générale de la Banque alimentaire de la Lièvre Anne Mercier.
« Juste en mars 2023, c’est 525% d’augmentation de l’assistance alimentaire pour les enfants, constate-t-elle. Si tu es comme moi, tu fais ton épicerie, hein… ! », lance Mme Mercier.
Un exemple simple, mais concret est celui d’une conserve de fèves aux lards. On pouvait la trouver en décembre à des prix variant entre .99 $ et 1,29 $. Elle se détaille actuellement entre 1,79 $ et 2,59 $.
Le brocoli, ou le chou-fleur se détaillent à 2 $ de plus qu’il y a quelques mois alors que la saison locale commence.
« Tu vois ça et t’as tout compris, déplore-t-elle. Et on se demande parfois comment ça se fait que ça monte autant. »
Des statistiques qui font sonner l’alarme
Ainsi, le nombre de dépannages alimentaires pour les enfants auprès de l’organisme Dîner pour mieux apprendre est passé de 730 en 2020-21 à 10 970 en 2022-23.
Le nombre de repas distribués par la Banque alimentaire est passé de 70 185 en 2020-21 à 137 850 en 2022-23, soit une augmentation de 96%.
Logements, taxes, frais divers, tout augmente
« Le portrait a changé beaucoup et de plus en plus, ce sont des gens qui travaillent qui ont recours à des dépannages alimentaires, constate Mme Mercier. On a beaucoup de nouvelles personnes qui recourent aux services, des papas, des mamans qui ont toujours gagné leur vie honorablement et nourri leur famille et ils n’arrivent pas. »
Mme Mercier note aussi que les coûts pour se loger ont terriblement augmenté depuis 2020, on parle d’une hausse globale de 22%.
Pour les propriétaires, les taxes municipales et scolaires augmentent, conjuguées au prix de l’essence qui varie constamment d’une semaine à l’autre, se faire un budget est devenu une aventure imprévisible.
Ainsi, constate Mme Mercier, lorsque vient le moment de faire des choix et de couper dans les dépenses, c’est l’alimentation qui y passe.
« On dit aux gens : prenez soin de votre logement et si vous en avez besoin, ayez recours à la banque alimentaire », affirme-t-elle.
Un impact sur l’approvisionnement
L’augmentation du prix des denrées a aussi un impact direct sur les dons en argent, ainsi que sur le volume de denrées alimentaires que reçoit la banque alimentaire.
« Heureusement, on a des gens au sein de la communauté qui sont capable de donner et qui le font. Une chance qu’on les a parce qu’on n’arriverait pas », poursuit Anne Mercier.
« L’alimentation est une priorité de base et il va falloir que le gouvernement aussi voie à ces priorités de base, ajoute-t-elle. Si tu ne manges pas, tu ne fais pas de sport, si tu ne manges pas, tu auras de la difficulté à l’école et c’est la santé aussi qui en dépend. »
Épuisement des ressources humaines
Au sein des organismes de première ligne, c’est devenu une constante de noter qu’il y a un manque de ressources humaines, tant rémunérées que bénévoles. À cette pénurie de personnel s’ajoute l’épuisement des troupes en place.
« Mon monde est à bout, on est fatigué et ça fait trois ans qu’on s’arrache le cœur, lance-t-elle sans cacher ses émotions. Nous on a fait des miracles et nous ne sommes plus capable de donner autant qu’on donnait et maintenant il va falloir qu’on reçoive un peu parce qu’on a besoin d’un break. Dans un an, on ne sera peut-être plus là pour aider si ça continue comme ça.
« Les besoins augmentent et la capacité diminue, conclut-elle. D’ici deux ans, je m’attends à ce que ce soit encore pire. »
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