« Récolter l’hiver » : un documentaire qui met en lumière la culture hivernale
Le documentaire « Récolter l’hiver » de la réalisatrice Amélie Dussault suit le quotidien de maraichers tel que François Biron de la ferme Chapeau Melon à L’Ange-Gardien qui se sont donné le défi de cultiver des légumes en plein hiver et sans chauffage ! Un film qui cherche à susciter la réflexion du spectateur quant au modèle d’agriculture à adopter dans les pays nordiques ainsi qu’à la consommation locale en saison d’hiver.
À travers ce film, le co-idéateur du projet Jean-Martin Fortier et la réalisatrice Amélie Dussault souhaitent mettre en avant un modèle d’agriculture mieux adapté écologiquement parlant aux conditions météorologiques du Québec. Cela permettrait d’encourager la consommation locale toute l’année, y compris durant la période hivernale.
Un nouveau modèle d’agriculture
Le documentaire, diffusé le 10 janvier sur les ondes de Télé-Québec et disponible gratuitement en rattrapage sur le site web de la chaine, a soulevé différentes réactions positives, affirme la réalisatrice.
« Plusieurs personnes m’ont dit que ça porte à réfléchir. On se fait souvent parler de l’importance de manger local, mais pas vraiment de manger en saison. »
Amélie Dussault
Écologie et économie
Cette dernière explique que le but premier du film était vraiment de faire connaitre le travail incroyable de ces maraichers, mais qu’en les voyant cultiver sans chauffage ou presque et sans ajout de lumières artificielles, le film pose aussi la question de la manière dont on souhaite consommer dans un monde de plus en plus perturbé par les changements climatiques.
« Oui, le corridor “Californie-Québec” est extrêmement bien rodé, mais comme le mentionne un expert dans le film, les chaines d’approvisionnement seront de plus en plus fragilisées dans les années à venir à cause des changements climatiques, souligne Mme Dussault. En ce sens, plus on développera l’agriculture sur notre territoire pour être moins dépendant de ces chaines d’approvisionnement, plus on sera résilients quand des crises surviennent ».
Cette raison a motivé le co-idéateur du projet, les maraichers de la Ferme des Quatre-Temps à Hemmingford, de la Ferme Chapeau Melon et du Jardin des Funambules à St-François-Xavier-de-Brompton à tester de nouvelles méthodes afin de cultiver même en hiver sous la neige des légumes de saison. On parle ici d’épinards, céleris, choux frisés, pissenlits, chicorées, bettes à carde, radis et d’autres légumes.
Culture hivernale
Pour le producteur de la Ferme Chapeau Melon, François Biron, la gestion de la neige sur les serres comporte son lot de défis, amplement compensé par la qualité gustative des cultures hivernales. Avec ses 8 serres non chauffées, il explique que les plantes doivent être bien établies avant que la photopériode ne soit trop courte et qu’il est très important d’acclimater tranquillement les plantes aux températures froides en les exposant graduellement à des températures de plus en plus froides.
Agronome de formation, M.Biron fait de l’agriculture d’hiver depuis 2015 et estime à 50 % son chiffre d’affaires lors de cette saison.
Consommer local et des produits de saisons
Pour l’agriculteur langelois, il est possible de consommer local avec de faibles revenus en s’approvisionnant directement au producteur.
« En limitant le nombre d’intermédiaires entre le producteur et le consommateur on réduit les coûts pour le consommateur, mais aussi en achetant en grande quantité (pour les légumes de conservation), et en achetant en saison et en transformant les produits soi-même », indique-t-il.
Pour les agriculteurs en herbe il donne un conseil : « Calculez vos coûts, assurez-vous de pouvoir vendre vos produits, formez-vous et lancez-vous ».
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