Les ressources humaines au cœur des préoccupations du nouveau PDG du CISSS de l’Outaouais
Le nouveau président-directeur général (PDG) du Centre intégré de santé et de services sociaux (CISSS) de l’Outaouais, le Dr Marc Bilodeau, souhaite régler en priorité la problématique des ressources humaines pour optimiser l’accès au soin et reconnait la nécessité d’établir des liens avec les communautés locales afin d’instaurer une équité entre services urbains et ruraux. Le Comité Santé Petite Nation (CSPN) réagit à la nouvelle.
Lors de cette première sortie publique le mercredi 24 janvier, le médecin de famille de formation ayant œuvré au sein des forces armées canadiennes depuis près de 25 ans, a annoncé être en mode « intégration » pour sa première semaine en tant que PDG et durant les mois à venir afin de faire un portrait de la situation en Outaouais. Selon lui, une fois le diagnostic posé, il sera temps de voir quels changements de direction sont nécessaires pour continuer à améliorer la qualité des soins.
« C’est clair que mon constat sera autour des enjeux des ressources humaines que l’on a en Outaouais, indique le PDG. Mon rôle primaire c’est de m’assurer que les services de santé et les services sociaux soient accessibles aux résidents de l’Outaouais, ainsi que des soins sécuritaires de la meilleure qualité possible pour améliorer la santé de tous nos gens. »
Des enjeux en ressources humaines
Les enjeux de ressources humaines sont, selon le Dr Bilodeau, multifactoriels.
« Oui, le salaire est important, mais il y a plus que ça. Les conditions de travail sont importantes à considérer, créer un environnement sain pour le personnel, y compris avec les outils informatiques et rattraper le retard en Outaouais par rapport à la numérisation des soins. »
Dr Marc Bilodeau
Concernant la pénurie de main-d’œuvre, il indique vouloir améliorer l’offre de formations en région afin de permettre d’avoir plus d’étudiants en soins infirmiers, en médecine et, etc. sur le territoire.
« On a des croissances prévues dans nos cohortes au cours des prochaines années, avec diverses universités. C’est une approche qui va être payante pour nous dans le futur », note le médecin.
Une meilleure conciliation travail-famille
Dans son discours de présentation le Dr Bilodeau, s’est dit admiratif du travail du personnel des services médicaux. Il souhaite aussi endosser un rôle de protecteur pour s’assurer de ne pas perdre davantage de « gens au combat » face à la forte sollicitation due au contexte actuel de pénurie de main-d’œuvre notamment.
Il souligne l’importance de créer un environnement de travail sain pour donner envie aux travailleurs d’y rester et indique que l’un des objectifs premiers de son mandat sera de trouver une meilleure conciliation travail-famille pour le personnel soignant.
Répondre aux enjeux spécifiques des communautés rurales
Le médecin généraliste de formation soutient que les quatre MRC revêtent la même importance pour lui et qu’il veillera à avoir une présence dans chacun des milieux en collaboration avec les gestionnaires de proximités pour établir des liens avec les communautés locales.
« On veut regagner la confiance des citoyens et répondre aux besoins de la communauté, affirme-t-il. Il y a deux mondes entre le milieu urbain et le milieu rural. Je dois m’imprégner de ces réalités-là, je dois aller sur le terrain, et travailler en équipes de manière à mieux comprendre les enjeux propres à chaque MRC », conclut le Dr Bilodeau.
Le Comité Santé Petite Nation espère des améliorations
La co-présidente du Comité Santé Petite-Nation, Carmelle Allard indique qu’à la suite d’un sondage effectué en 2019 auprès de 511 citoyens, et de l’atelier-conférence qui a eu lieu en 2023 auprès des citoyens des quatre MRC, les principaux enjeux dans les régions sont : la diminution du temps d’attente pour les services de première ligne, le maintien de l’urgence ouverte(en Petite Nation) et le rétablissement des services en santé mentale en présentiel.
« La reconnaissance de l’Outaouais comme région unique doit être prise en compte. Une reconnaissance effective sur papier et en réalité de services de proximité en région rurale doit avoir lieu, combinée à une décentralisation des prises de décisions ».
Carmelle Allard
Des actions concrètes attendues
De son côté, la co-présidente du CSPN, Hélène Vézina, attend du nouveau PDG un plan d’action concret disponible à la population, avec des indicateurs de performance, permettant de suivre l’accès et l’amélioration des conditions en santé physique, mentale et psychosociale.
Selon elle, il faudrait s’entourer de chercheurs et de pratiques probantes qui proposeront des décloisonnements « trop longtemps basés sur des pratiques ancestrales », aux offices des professions et ordres professionnels, afin d’agir sur la pénurie de personnel, en révisant l’organisation du travail tant auprès des prestataires de services, que des médecins.
« Le nouveau PDG du CISSSO devra adresser ce qui précède à Santé Québec. Le statu quo ne répond plus depuis des années aux besoins et aux coûts reliés au système de santé », déclare Mme Vézina.
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