Vers 4h55 le matin du 29 décembre, l’entité fédérale a détecté un léger tremblement de terre, dont l’épicentre se trouvait à 5 km au nord-ouest de Notre-Dame-de-Pontmain. Avec une magnitude de 1,7 sur l’échelle de Richter, il y a de fortes chances pour que la secousse n’ait même pas été ressentie, comme l’explique le séismologue pour Ressources naturelles Canada, Nicholas Ackerley.

« À une telle puissance, il est rare de ressentir les tremblements de terre. Chez Séismes Canada, nous avons un réseau de sismographes partout au Canada, dont plusieurs dans l’ouest du Québec, nous permettant de mesurer et de cataloguer des séismes très petits », partage-t-il.

Séismes Canada est en mesure de détecter des tremblements de terre aussi faible que 0 sur l’échelle de Richter et encore moins, parfois.

Le lendemain, soit le 30 décembre vers 4h24, un autre tremblement est détecté, cette fois-ci d’une puissance de 3,6. Ce dernier a été senti par plusieurs résidents de la région qui ont mentionné sur les réseaux sociaux avoir senti le sol bouger ou avoir entendu un grondement.

L’épicentre se trouvait à 43 km au nord-nord-est de Gatineau, secteur Buckingham. On peut voir sur la carte de Séismes Canada que la secousse a été ressentie un peu partout en Outaouais, à quelques endroits dans la région d’Ottawa ainsi que dans des secteurs laurentiens, comme Mont-Tremblant et Saint-Sauveur.

Malgré le court intervalle entre les deux évènements, M. Ackerley estime qu’il n’y a aucun lien entre eux. Ils ont été enregistrés comme deux séismes distincts dont les foyers se trouvaient à 18 km sous terre.

Répercussions ressenties

Le 31 décembre, vers 18h, des résidents de la Petite Nation ont publié sur les médias sociaux avoir senti à nouveau une légère secousse. Des gens de Duhamel, Saint-André-Avellin, Notre-Dame-de-la-Paix, Ripon, Montpellier et Lac-Simon, entre autres, ont témoigné avoir été quelque peu surpris par le tremblement.

Séismes Canada a par la suite fait état d’un tremblement d’une magnitude de 2,8 ressenti à 18h21 la même soirée.

Selon M. Ackerley, il s’agit fort probablement d’une réplique du séisme de la veille : « On l’appelle une “réplique” parce que nous croyons que la rupture s’est faite à peu près au même endroit dans le sol », mentionne-t-il.

Inhabituel, mais pas inattendu

Que deux séismes et plus d’une secousse aient été enregistrés en trois jours dans des secteurs avoisinants n’est pas chose commune. M. Ackerley mentionne toutefois que ce n’est pas si inattendu.

L’Outaouais est compris dans une zone de séismicité modérée qui s’étend de Montréal au Témiscamingue. Les petits tremblements de terre se voient plus souvent qu’on le croit. Certains sont ressentis, d’autres non. Les séismes de magnitude plus importante surviennent après un certain nombre d’années.

Le séismologue indique qu’une fois l’an, un tremblement de magnitude 4 sera enregistré. Pour chacun d’eux, environ 10 séismes de magnitude 3 et 100 séismes de magnitude 2 sont survenus dans un endroit donné.

« Les petites secousses comme nous avons eu dans les derniers jours sont un rappel que oui, nous avons des séismes [chez nous] », insiste M. Ackerley.

Malgré le fait que les séismes des derniers jours semblent anodins en raison de leur faible force, il ne faut pas croire que la région est à l’abri d’un tremblement plus violent. Le séismologue indique qu’il y a un tremblement de magnitude 5 tous les 10 ans et un de magnitude 6 chaque siècle qui passe.

« Si vous sentez une secousse qui dure et qui ne semble pas vouloir s’arrêter, il faut vous mettre à l’abri sous un meuble lourd pour attendre que ça passe », rappelle le séismologue.

Le dernier tremblement en importance à être répertorié en Outaouais s’était produit près de Val-des-Bois, en 2010, et était d’une puissance 5 sur l’échelle de Richter.

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