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L’Avenue de Buckingham dite « vulnérable » aux promoteurs immobiliers

Publié le 10 janvier 2024 par Sabrina Mercier

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Sabrina Mercier

Journaliste de l’Initiative de journalisme local | smercier@infodunord.ca

Quelques mois après l’annonce de la construction d’un immeuble à logements au 784, avenue de Buckingham, à Gatineau, des résidents du même secteur informeront les citoyens des impacts du changement de zonage adopté par la Ville en 2021, lors d'une rencontre au Centre communautaire du secteur.

Avenue de Buckingham, devant le cimetière Saint-Grégoire-de-Nazianze. Photo L'info de la Basse-Lièvre - Sabrina Mercier

La propriété du 784, avenue de Buckingham avait fait jaser il y a plusieurs mois lorsqu’un promoteur immobilier avait annoncé vouloir démolir la maison pour y construire des appartements. La nouvelle bâtisse de 3 étages doit ajouter 24 portes sur l’artère dont les résidences sont principalement des unifamiliales.

Le conseil municipal de Gatineau, après débat, avait fini par donner son aval, mais, depuis, sa décision a été amenée en appel.

La demande de construction pour un immeuble à logements sur cette artère, considérée comme le cœur de l’ex-ville, s’était faite en bonne et due forme. En 2020, la Ville de Gatineau avait commencé le travail pour un nouveau plan d’urbanisme, finalement adopté l’année suivante. Les règlements de zonage de plusieurs secteurs, dont celui de l’avenue de Buckingham, ont été modifiés.

Le manque de directives claires quant à l’implantation d’immeubles à logements sur l’avenue a convaincu Nicole Robitaille et Michel Carrière d’organiser une rencontre citoyenne.

« Le but de la rencontre est de former une association de résidents pour le secteur de Buckingham et d’informer les gens du changement de zonage et des impacts possibles », expliquent-ils en disant craindre que la construction de l’immeuble au 784 ne constitue un précédent.

Le nouveau plan d’urbanisme de la Ville a pour but, entre autres, de densifier certaines zones résidentielles afin d’atténuer l’étalement urbain.

Si une association de résidents voit le jour, elle sera mandatée à informer et à faire valoir les droits des propriétaires de Buckingham.

Pour les organisateurs, il est clair que la Ville ne fera pas marche arrière concernant les règlements de zonage. Ils espèrent toutefois que les citoyens puissent avoir leur mot à dire, en particulier sur la conception d’un Plan particulier d’urbanisme (PPU), pour assurer un juste milieu entre densification et protection de l’avenue de Buckingham.

« Pas au courant »

L’information relative aux changements apportés par le nouveau plan d’urbanisme ne se serait pas propagée autant que souhaité.

Le changement de zonage à Gatineau avait pourtant mené à des séances d’informations, et les citoyens avaient également pu participer en ligne. Les questions étaient envoyées par courriel au Service de l’urbanisme et du développement durable de la Ville. « À ce qu’on comprend, la participation n’a pas été celle escomptée », partage le conseiller de Buckingham, Edmond Leclerc.

Les organisateurs de la rencontre considèrent que bon nombre de personnes se penseraient toujours protégées par l’ancien zonage.

Aucun Plan particulier d’urbanisme pour l’instant

En ce moment, l’avenue de Buckingham ne fait l’objet d’aucun PPU. Ce dernier permet notamment d’instaurer les directives pour une planification particulière d’un secteur donné.

M. Leclerc affirme que le plan d’urbanisme 2021 de la Ville prévoit éventuellement un PPU pour des zones de l’avenue de Buckingham. Il reste à le monter. Entre-temps, l’avenue serait « vulnérable », selon les organisateurs de la rencontre, aux promoteurs. « La Ville n’a aucun levier face aux promoteurs », déplorent-ils.

À ce sujet, M. Leclerc indique qu’il s’agit effectivement d’un « travail complexe » puisqu’une fois que le zonage est adopté, des demandes comme l’édification d’appartements au 784 deviennent conformes et ne passent pas par le conseil municipal pour approbation, mais au Service de l’urbanisme et du développement durable afin d’obtenir le permis de construction.

Conférenciers sur place

Quatre conférenciers seront présents lors de la rencontre, soit l’ex-mairesse de Buckingham, Jocelyne Houle, le conseiller municipal du secteur, Edmond Leclerc, le co-président de l’Association du patrimoine d’Aylmer, Richard Bégin, ainsi que l’urbaniste Nathalie Gingras.

Les présentations doivent porter tour à tour sur les changements apportés par le nouveau plan d’urbanisme de la Ville, les conséquences pour l’avenue de Buckingham et les avantages d’une association de résidents.

La rencontre se déroulera le 16 janvier au Centre communautaire de Buckingham, au 181 rue Joseph, à 19h30.

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