L’année 2023 est une année étrange, non seulement à cause de la fin des mesures sanitaires, mais également à cause de l’instabilité économique, raconte l’artiste Diane Fontaine à L’info, lors d’une rencontre dans sa galerie située au 533, avenue de Buckingham.

De 2017 à 2019, la peintre a signé de nombreuses toiles. Les années de la pandémie ont aussi été fructueuses en tableaux. Les gens allaient et venaient, sur rendez-vous, temps de distanciation sociale oblige, et commandaient des œuvres.

Mais, les derniers mois, anormalement calmes dans l’atelier de création de Mme Fontaine, l’ont amenée à prendre une pause et à réfléchir sur son avenir en tant qu’artiste et propriétaire de galerie.

Prendre du recul

En 20 ans, Mme Fontaine n’a pas vu pareille tranquillité dans son domaine. Les gens font plus attention avec leur argent en raison du coût élevé de la vie. Le monde des arts, de la culture, est un des premiers à en subir les frais, exprime-t-elle.

Ce temps de réflexion lui permet de faire un peu le point. Doit-elle conserver la galerie? Doit-elle la modifier? Est-ce que c’est un bon moment pour essayer d’autres techniques de peinture?

À peu près toutes les idées traversent l’esprit de la peintre énergique. En fin de compte, qu’importe les nombreux questionnements et les doutes, elle assure que la flamme créative la tenaille toujours autant.

Cette constatation l’a fait réfléchir à une manière de partager sa passion avec d’autres.

Voir l’art en personne

Mme Fontaine a déjà donné des cours de peinture dans sa carrière. Elle souhaitait toutefois faire différent cette fois-ci. Elle avoue que plusieurs personnes lui demandent d’être plus présente en ligne afin d’y donner des cours à distance, ce qu’elle refuse encore de faire.

Le manque de contact humain l’ennuie : « On perd quelque chose là-dedans », lance-t-elle.

C’est pourquoi la soirée organisée par la peintre en février se veut plus rassembleuse. Les curieux pourront y découvrir ses nombreuses œuvres exposées dans la salle tout en sirotant un verre et en discutant.

Mme Fontaine sera un peu plus loin, parmi les gens, pinceaux à la main et chevalet pivotant bien à la vue de tous. Sous les yeux du public, elle présentera ses techniques et sa pensée artistique lors d’une séance d’environ une heure et demie de pure création.

La toile qui se dévoilera devant la foule sera une inspiration du moment.

Déchiffrer l’œuvre

Pour celle qui est propriétaire de galerie depuis une douzaine d’années, le contact avec les gens revêt une importance singulière.

Outre la visibilité que la soirée offrira à la peintre, elle permettra également aux gens d’avoir une vitrine sur un univers toujours assez méconnu. « Plusieurs personnes croient encore que l’art c’est inaccessible, témoigne-t-elle, pourtant, plus ça va, plus on a besoin de l’art, d’apprendre ou de réapprendre comment créer. »

Mme Fontaine espère que cet intérêt qu’elle sent vif depuis plusieurs années tend à renverser la perception parfois abstraite que nous avons du monde des arts. « On peut toujours entrer dans une galerie et seulement voir, admirer, parler à l’artiste », mentionne-t-elle, une invitation à laquelle elle souhaite que plusieurs répondent.

La soirée performance se déroulera le 8 février prochain. Les places étant limitées, il faut réserver pour obtenir des billets. Les gens sont attendus pour 19h à la galerie d’art Fontaine, qui fait aussi office d’atelier de création pour la peintre.

 

 

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