Société d'aide au développement des collectivités
Un programme d’aide aux employeurs contre la pénurie de main-d’œuvre
Davide Buscemi (dbuscemi@inmedias.ca)
La Société d'aide au développement des collectivités (SADC) a lancé, en novembre dernier, le nouveau programme d’aide financière qui accompagnera les employeurs dans leur recrutement des 25-40 ans.
Ce n’est pas son premier programme de la sorte mais cette cuvée est orientée exclusivement vers le public des 25-40 ans : comment les attirer, les retenir dans un poste et ainsi lutter contre la pénurie de main-d’œuvre, un mal endémique accru par la pandémie.
« On cherche à faire retenir les jeunes dans des secteurs qui subissent beaucoup de roulement », explique Mélissa Bergeron, directrice générale SADC de Papineau-Collines. La rétention est rendue possible en permettant la flexibilité, l’autonomie dans la réalisation de la tâche, les opportunités de monter dans la hiérarchie, d’avoir des responsabilités. « Les millénariaux ont d’autres attentes. Il faut s’adapter à cette nouvelle réalité », martèle Mme Bergeron.
Cette génération est friande d’applications pratiques, de logiciels de toute sorte, de réservations en ligne. « On incite les entrepreneurs à se doter de tous les outils technologiques possibles pour augmenter leurs chances d’attirer la relève », poursuit-elle.
La SADC ne sert pas de médiateur entre l’employeur et la future recrue mais s’applique à bonifier la vitrine de l’entreprise. Son rôle est de lui offrir une vision globale du monde du travail et des millénariaux, le cœur de cible. « C’est un 360 degrés qu’on leur propose. On a une vue d’ensemble. On regarde le site de notre client, ses médias sociaux, les valeurs véhiculées et si cela est en adéquation avec les 25-40 ans qui représentent le segment le plus nombreux sur le marché de l’emploi », détaille la directrice générale.
Les stratégies d’attractivité tiennent compte de cette génération qui a soif de flexibilité dans les horaires pour consacrer du temps aux loisirs mais qui est aussi soucieuse des questions environnementales, qu’elle soit rurale ou urbaine. « Les millénariaux en zone rurale sont sans doute encore plus sensibles à l’environnement. Ils sont souvent impliqués dans la vie de leur communauté et apprécient cette implication citoyenne. Et les conséquences des problèmes écologiques, ils y sont confrontés directement : sécheresse, inondation, etc. Avec la proximité de la nature, c’est pour ces jeunes-là une réalité directe et immédiate », se désole-t-elle.
La rareté de la main-d’œuvre touche tant le travail manuel qu’intellectuel. La SADC couvre un territoire rural et les besoins de main-d’œuvre y sont importants, dans le domaine des services de proximité notamment. Mais plus proche de Gatineau, il y a un manque de gestionnaires, selon l’organisme.
Parmi les critères requis pour que le dossier (date limite : 31 décembre) d’une entreprise soit accepté : l’existence d’un site Internet et une présence régulière sur les réseaux sociaux. Et c’est là que la bât blesse quelque peu. « On a fait faire une étude récemment auprès de 300 sociétés situées dans les MRC Papineau, des Collines-de-l’Outaouais et dans les secteurs de Masson-Angers et Buckingham de la Ville de Gatineau, qui démontre que 39 % d’entre elles ne détiennent toujours pas de site web », conclut Mélissa Bergeron.
C’est un labeur de longue haleine car tous les Outaouais ne jouissent pas de l’Internet haute vitesse. Son accès se démocratise petit à petit. Le gouvernement du Québec s’est engagé à brancher tous les foyers d’ici septembre 2022 pour enfoncer le clou numérique.
www.sadcpapineau.ca/projets/accelerateur-rh/
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