Le ministre Dubé dépose son plan de relance en santé
« L’heure n’est plus au bilan ni aux rapports d’experts »
« L’heure n’est plus au bilan ni aux rapports d’experts, mais à l’action », juge le ministre Christian Dubé, qui a déposé le 29 mars son plan de relance en santé. Il vise à simplifier et rendre plus humain un réseau jugé « dépassé ».
« Le réseau d’hier était devenu bureaucratique, lourd et dépassé sur le plan technologique. Le réseau de demain sera simplifié et humain », écrit le ministre en introduction de son plan de 90 pages présenté en conférence de presse. M. Dubé prend le pari que « les sceptiques seront confondus » à l’horizon 2025.
Commission Rochon en 1988, commission Clair en 2001, rapport Ménard en 2005, rapport Castonguay en 2007… Le ministre Dubé estime qu’en ce qui concerne son système de santé, le Québec a mis le doigt sur ce qui n’allait pas depuis longtemps, mais que le « courage politique » a jusqu’à présent manqué pour mettre en place les recommandations préconisées.
Le plan de relance qu’il présente vise deux objectifs principaux:
- Que les Québécois puissent avoir la meilleure expérience patient et qu’ils soient fiers de leur réseau de la santé;
- Que le réseau de la santé devienne un employeur de choix pour les 300 000 personnes qui y travaillent.
Pour ce faire, une meilleure organisation du travail sera nécessaire, souligne le ministre, qui annonce le dépôt d’un plan de décentralisation au cours des prochains mois. « On l’a constaté pendant la pandémie, les gestionnaires sur le terrain doivent avoir plus d’autonomie et doivent pouvoir prendre des décisions en fonction de leur réalité en ayant accès à des données de gestion fiables », pense-t-il.
Un diagnostic peu flatteur
M. Dubé a énuméré les défis auxquels le réseau est confronté. Le vieillissement de la population d’abord: les personnes âgées de 70 ans et plus représentaient 13,6% de la population en 2020, quand elles n’étaient encore que 4,2% en 1971. Dans moins de 15 ans, les 70 ans et plus formeront 20,5% des Québécois.
Parallèlement, les dépenses en santé et services santé sont en croissance. Entre 2015 et 2021, les dépenses de l’État dans ces secteurs ont bondi de 33 milliards de dollars (G$) à 42,8 G$. La hausse du temps supplémentaire, du recours à la main-d’œuvre indépendante et la pandémie en ont rajouté une couche.
« L’utilisation anachronique du fax dans les hôpitaux est devenue le triste symbole d’un retard en matière de développement des technologies de l’information. » – Plan pour mettre en œuvre les changements nécessaires en santé
Révélatrice des faiblesses du réseau, la COVID-19 a aussi démontré que des « petits miracles » étaient possibles, d’après M. Dubé. Il cite la campagne de vaccination, qualifiée de « véritable succès », mais aussi le programme de formation accélérée afin d’avoir plus de préposés aux bénéficiaires sur le terrain.
Les changements annoncés
Le ministre Dubé entend opérer un important virage au niveau de la gestion des ressources humaines. Il en faut plus et en prendre davantage soin. L’autogestion des horaires sera dorénavant à l’honneur dans chaque établissement, tandis que le gouvernement souhaite mettre fin « une bonne fois pour toutes » au recours au temps supplémentaire obligatoire dans la gestion courante des opérations. De plus, le gouvernement veut plus de monde sur le plancher. Parmi les mesures ciblées pour y arriver, citons le recrutement annoncé de 1 000 infirmières étrangères et de 3 000 agents administratifs.
M. Dubé table également sur une meilleure prise en charge des patients grâce à une porte d’entrée unique pour les services de première ligne et l’implantation d’un dossier santé numérique (DSN).
Le gouvernement veut que les Québécois puissent obtenir un rendez-vous dans un groupe de médecine familiale (GMF) « dans la journée ou le lendemain », afin, notamment, de désengorger les urgences. Selon les données présentées dans le plan, ils seraient 945 000 à travers la province à être considérés comme des « patients orphelins », c’est-à-dire à ne pas être pris en charge par un médecin de famille. De plus grandes responsabilités seront dévolues tant aux infirmières praticiennes spécialisées (IPS) qu’aux techniciens ambulanciers. En outre, des « centres de commandement » seront implantés dans les hôpitaux afin d’aider chaque patient à recevoir le bon service au bon moment.
La modernisation des infrastructures et des équipements est aussi à l’ordre du jour. Le gouvernement promet, entre autres, « une nouvelle génération d’hôpitaux ».
L’intégralité du plan présenté par le ministre Dubé est accessible au www.quebec.ca/gouvernement/politiques-orientations/plan-changements-sante.
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