Économie
Pénuries de personnel et contrecoup des mesures sanitaires : Les aléas de la restauration dans le secteur Buckingham
Le Boudha jaune, La Maladroite Crêperie, Le Goinfre, resto-bistro, des noms de restaurants qui sont disparus du décor dans le secteur Buckingham, et ils ne sont pas les seuls.
La femme d’affaires Caroline Breton était co-propriétaire de la crêperie La Maladroite et du resto-bistro Le Goinfre.
« Le restaurant, c’était une passion, c’était vraiment le fun et dans la communauté de Buckingham, on était un petit bijou », dit-elle avec nostalgie, se remémorant cette aventure qui a duré cinq ans.
Elle identifie plusieurs éléments qui ont mené à la fermeture définitive de ses deux établissements. Le plus notable est la série de mesures imposées par le gouvernement du Québec durant la période de la COVID-19.
D’abord, les fermetures à 50%, puis les fermetures complètes, puis les réouvertures à 50%, puis la fermeture durant les Fêtes alors que c’est durant cette période qu’on fait le gros de notre argent et les employés qui voulaient travailler.
« Mais comment faire travailler nos employés dans de telles circonstances? On restait ouverts afin de ne pas perdre nos employés », lance-t-elle.
« C’est ce qui était le plus difficile, garder nos employés parce que le gouvernement offrait des cours et des formations de toutes sortes et des bonis financiers afin d’aller travailler ailleurs », poursuit-elle.
« Malgré nos efforts, on les perdait quand même », conclut-elle.
Un constat similaire au RGABL
De nombreux restaurateurs ont durement subi les contrecoups de la période COVID, note le président du Regroupement des gens d’affaires de la Basse-Lièvre (RGABL), Pierre Pharand. On parle de pertes d’inventaires périssables à plus d’une reprise. On parle aussi de la difficulté à retenir du personnel.
« Du côté de la restauration, je dirais que ce n’est pas tant qu’il manque des clients, mais c’est qu’il manque du personnel », constate M. Pharand.
La réalité que brosse le président du RGABL est que cette pénurie de personnel force en un premier temps les restaurateurs à réduire leurs heures d’ouverture, puis à ne plus ouvrir durant certaines journées, une réalité qui en a poussé plusieurs jusqu’à une fermeture définitive.
Un impact sur l’ensemble de l’économie locale
À ne plus savoir sur quel pied danser quant aux heures d’ouverture flottante, le client se perd et prend la décision d’aller ailleurs et de faire l’ensemble de ses achats dans un autre secteur.
« Ça c’est du monde qui ne vient pas dans les restaurants ici et du monde qui ne vient pas au centre-ville de Buckingham, déplore M. Pharand qui note que les autres commerces à proximité des restaurants perdent aussi un chiffre d’affaires. C’est un tout, toute une roue et oui, ça fait mal. »
Se réinventer
« L’hiver on avait 25 places, l’été avec la terrasse je doublais, mais à 50%, on s’entend que c’est 25 et on était plusieurs restaurateurs dans le coin à essayer de se réinventer pour attirer les gens », explique Caroline Breton.
Elle évoque un art de se réinventer, ce qu’il a fallu faire lorsque la seule possibilité qui restait aux restaurateurs était d’offrir de la nourriture pour apporter.
Les clients suivaient et continuaient à venir, mais offrir du prêt-à-manger pour apporter chez soi ne suffisait pas à maintenir des heures d’ouverture suffisantes pour retenir les employés.
« On ne devient pas restaurateur pour devenir millionnaire, c’est plutôt par passion », lance Mme Breton, un véritable cri du cœur.
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