Culture
Parler d’art et de rencontre dans le jardin de Jean-Yves Guindon
Artiste prolifique qui a exposé sur la scène canadienne et internationale en Europe, Jean-Yves Guindon préfère recevoir le public chez lui en Petite Nation, lieu inspirant où il manie l’eau et les pigments afin d’immortaliser sur la toile des lieux et des souvenirs.
L’artiste-peintre originaire de Buckingham Jean-Yves Guindon est installé en Petite Nation depuis 21 ans.
C’est au 1072, route 321 nord à Saint-André-Avellin qu’il a aménagé son jardin, son atelier, une boutique d’art et un petit musée où sont exposées quelques-unes de ses œuvres originales, ainsi que des reproductions.
Il prépare en ces lieux sa trente-troisième exposition d’été qui se tiendra du 5 au 13 août. Chaque année c’est entre 500 et 600 personnes qui visitent l’exposition, la majorité provenant de l’extérieur de la Petite Nation.
Une vocation précoce qui se manifeste à l’âge adulte
« On ne devient pas artiste, on naît comme ça », déclare celui qui se souvient que dès l’âge de cinq ans il dessinait. Il évoque aussi une salle au sous-sol de la maison familiale où il remplissait les murs et les plafonds de dessins.
« À l’école, j’écoutais d’une oreille et je dessinais, je faisais des croquis ce qui faisait rire les autres et j’étais celui qui se faisait demander de produire les dessins au tableau », lance-t-il sur un ton humoristique.
« J’ai toujours été manuel, mon père était comme ça, mes frères sont tous comme ça », poursuit celui qui produit encore une centaine de tableaux par année en peignant sur une période de 7 mois et qui encadre lui-même ses œuvres en coupant ses moulures.
Durant les années 80, l’artiste poursuivait une carrière en gestion, qui le rendait malheureux. Il se remet en question à 33 ans.
« Quand j’ai découvert l’art en 84-85, ça a été le déclenchement et je me suis dit que moi je veux faire ça dans la vie », confie-t-il.
Maniant alors surtout les encres, le pastel et la gouache, il suit un cours durant un week-end avec l’artiste-peintre américain Zoltan Szabo qui avait été invité à Hull par Jacqueline Gougeon. Il découvre alors les multiples possibilités de l’aquarelle.
« Je me suis levé, je suis sorti et je suis allé acheter du stock et la semaine [suivante], j’avais 50 tableaux de faits, explique-t-il. L’eau et un pigment, c’est le médium parfait : il y a un élément pur dans ce pigment et l’eau est ce qu’il y a de plus pur. »
Des souvenirs et des passions qui l’inspirent
L’artiste peintre décrit comment se déroulent les journées qu’il passe dans son studio : le matin, s’appuyant sur un premier croquis, il passe en revue ses références, regarde des photos qu’il a prises.
« Je ne les copie jamais, je ne fais que les interpréter, assure-t-il. Et j’ai la tête pleine de souvenirs et c’est ça l’inspiration. J’ai de moins en moins besoin de références ou d’aller sur place. C’est dans ma tête que je peins. »
Et parmi ses souvenirs, il y a celui de son père qui l’amenait à la chasse et à la pêche.
« Moi je ne chassais pas et je ne pêchais pas, je laissais passer les chevreuils, je ne tirais pas et ça le fâchait. Moi je sentais l’atmosphère, voir le soleil se lever sur le lac à 5h00 avec la brume. Je me disais toujours qu’il faut que j’immortalise ça. »
Jean-Yves Guindon
L’artiste informe qu’il tire aussi une partie de son inspiration de son intérêt pour le patrimoine et l’histoire de la Petite Nation et de l’Outaouais.
« En plus, j’adore jardiner, j’adore m’occuper de mon terrain et c’est ça le bonheur de créer », tient-il à ajouter.
L’importance de la rencontre
Parlant d’histoire, Jean-Yves Guindon explique que chaque tableau a une histoire, une histoire qu’il veut raconter.
L’artiste assure que le véritable sens de la création se définit dans la rencontre et dans la rétroaction qu’il reçoit de ceux qui décident d’acheter un de ses tableaux.
« J’ai développé des façons d’aller chercher les gens, comment parler au monde et identifier ce que les gens veulent, affirme-t-il. C’est un échange, ça me donne confiance et quand j’entre dans mon studio après une exposition et que j’ai rencontré des gens qui sont prêts à acheter mes tableaux, c’est précieux, pas juste pour l’argent, pour le contact. »
« Je ne vois pas le jour où je vais arrêter », conclut-il.
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