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« C’est vraiment l’fun la musique traditionnelle » : Grosse Isle à Buckingham pour la Saint-Patrick
Que peut-il bien se produire lorsque se rencontrent une violoneuse du Lac-Saint-Jean, un instrumentaliste irlandais et un monument de la musique traditionnelle québécoise? Ils s’accordent afin de produire des rythmes, des airs et des sons musicaux qui harmonisent des traditions québécoises et de l’ouest de l’Irlande! Le trio Grosse Isle sera sur scène le 17 mars, journée de la Saint-Patrick, à la salle Desjardins dans le secteur Buckingham à Gatineau.
« Dans le fond, on mélange vraiment le québécois et l’irlandais », lance la violoneuse, pianiste et compositrice originaire d’Alma au Lac-Saint-Jean, Sophie Lavoie.
En compagnie de l’instrumentaliste irlandais, Fiachra O’Regan et du guitariste-chanteur, membre fondateur de la Bottine souriante, André Marchand, elle forme le trio Grosse Isle.
« Fiachra s’inspire beaucoup des musiques de sa région, le Connemara dans l’ouest de l’Irlande. Moi j’ai étudié les violoneux du Saguenay–Lac-Saint-Jean. Et André Marchand nous soutient là-dedans et il amène des chansons aussi », explique-t-elle.
« J’ai vraiment rencontré les violoneux les plus vieux pour apprendre le répertoire et m’imprégner du style de ma région. Nous sommes tous les deux, Fiachra et moi, enracinés dans nos localités », poursuit la musicienne qui a déposé en 2019 à l’Université de Montréal un mémoire de maîtrise intitulé Les violoneux du Saguenay–Lac-Saint-Jean : style et répertoire des derniers de leur lignée.
Sophie la violoneuse s’étend longuement sur l’importance de ses rencontres avec des musiciens plus âgés, tant au Québec qu’en Irlande, afin de recueillir et conserver des trésors musicaux qui risquent de se perdre à jamais.
Ces vieux musiciens sont les témoins de pièces et de styles connus seulement par la tradition orale. Ces anciens, élabore-t-elle, sont aussi les oreilles de la tradition dans la mesure où ils ont entendu les sonorités des générations précédentes et s’assurent ainsi que les plus jeunes produisent le même accent, le même accord, la même tonalité et les mêmes vibrations qui ont animé les soirées d’un passé qui demeure bien vivant dans les mémoires.
« On aime ça apprendre cette musique orale, le répertoire de personnes autour de nous, de notre culture. C’est vraiment l’fun la musique traditionnelle » – Sophie Lavoie
« C’est une nécessité, poursuit-elle en parlant de cette quête de sonorités anciennes. Surtout aujourd’hui parce qu’autrefois les violoneux apprenaient en étant baignés dans la tradition. Ils n’ont pas appris avec un professeur. Ils ont grandi en entendant leur père jouer, leur tante jouer dans les maisons. Ils ont pris le violon à un moment donné et à force de l’avoir entendu, ils ont joué. »
Le répertoire traditionnel et le style des régions
Sophie Lavoie revient à nouveau sur la distinction à faire entre le répertoire et le style. Si les violoneux des diverses régions du Québec partageaient souvent un répertoire similaire de chants et d’airs, ce qui les distinguait, c’est le style.
« C’est au niveau du style qu’il y a un risque de perte parce qu’il faut travailler pour le conserver, insiste-t-elle. La culture en tant que telle, pour la conserver, il faut l’entendre et la voir d’un violoneux. »
« Le coup d’archet, par exemple, comme au Saguenay, certains coups d’archet ne s’entendent quasiment pas, il faut le voir jouer. Et quand tu le vois, tu comprends comment ça fonctionne », soutient-elle.
En spectacle
Le trio se produira sur scène le 17 mars, en formule cabaret à la salle Desjardins dans le secteur Buckingham à Gatineau. Le public pourra alors entendre le son des uilleann pipes, une cornemuse irlandaise, celui du whistle et du banjo de Fiachra O’Regan, le violon et la voix de Sophie Lavoie, ainsi que la guitare et la voix d’André Marchand.
« Ce sera un typique Grosse Isle avec des chansons en français, des reels et des jigs irlandais, du traditionnel et des compositions originales », conclut la violoneuse.
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