Microbrasserie d’ici
Quand bière et bande dessinée font la paire
Si c’est pour le Rockfest que plusieurs connaissent la ville de l’Outaouais, Montebello est en train de se tailler une place de choix dans le cœur des amateurs de bières de microbrasserie. En effet, la microbrasserie Les Brasseurs de Montebello fête cette année ses cinq ans et se fait plus que jamais une mission de promouvoir l’art local à travers sa production de bière.
Pour Christian Quesnel, bédéiste professionnel originaire de l’Outaouais, travailler avec la microbrasserie s’est fait tout naturellement: « Ce sont carrément des voisins! explique-t-il. À Saint-André-Avellin, il y a une boutique spécialisée en bière de micro qui m’avait déjà approché pour faire l’étiquette de la bière L’Ange de la Rivière. Ça avait été une super expérience, alors Alain Larivière, propriétaire de la brasserie Les Brasseurs de Montebello, m’a contacté et on a continué à travailler ensemble à partir de ce moment-là. Aujourd’hui, avec la bière Victor, j’en suis à ma troisième illustration pour Les Brasseurs de Montebello. »
Le mot d’ordre au sein de l’administration de la microbrasserie: s’inspirer du style de l’artiste et laisser libre cours à son imagination. L’univers de Christian Quesnel en est un à la fois sombre, mystérieux et vaporeux. Oeuvrant depuis plusieurs années dans la bande dessinée pour adulte, c’est avec un style librement inspiré de l’univers du fantastique que Quesnel a voulu célébrer l’histoire de la ville de Montebello sur l’étiquette de la bière Victor.
« C’était ma première commande d’étiquette pour laquelle on m’a remis une esquisse déjà faite, raconte Christian Quesnel. L’équipe voulait absolument qu’on fasse honneur au Château de Montebello en l’illustrant sur l’étiquette. J’étais totalement partant alors j’ai adapté l’image à mon style et j’y ai ajouté de la texture en utilisant une lettre manuscrite rédigée par Henri Bourassa, fondateur du Devoir et petit-fils de Louis-Joseph Papineau, à sa fille. Bourassa a passé la majeure partie de sa vie à côté du château et je trouvais que c’était un bel hommage à lui rendre, en plus de donner une touche unique à l’étiquette. »
« Pour moi l’étiquette est une sorte de petit voyage que l’on fait à travers l’illustration en la tournant de droite à gauche. C’est une forme de lecture pour moi. » Christian Quesnel
« Il y a quelque chose de réellement intéressant dans la forme cylindrique de la bière, dit Quesnel. Normalement lorsqu’on fait de la BD, on mise beaucoup sur la solidarité des images entre elles. Évidemment, chaque image et chaque case est une histoire en soi, mais c’est la complémentarité de tous les dessins qui forment l’histoire finale. Pour moi, c’était un très beau défi de devoir mettre tous les plans dans un seul grand dessin. »
Le bédéiste souligne que le fait de travailler sur des étiquettes de bière est pour lui une occasion inouïe de sortir des sentiers battus.
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