L’exploitation sexuelle des enfants, un enjeu présent partout en Outaouais
L’an dernier, la protection de la jeunesse en Outaouais a traité une trentaine de dossiers liés à de l’exploitation sexuelle d’enfants en Outaouais. Un chiffre qui ne représenterait qu’une partie de cet enjeu dans la région.
«C’est presque impossible à définir clairement, indique Isabelle Roy, coordonnatrice des services à la protection de la jeunesse. Ce qu’on a comme données, c’est vraiment la pointe de l’iceberg.»
«Ce n’est pas réservé à la zone urbaine de l’Outaouais, ajoute Tatou Parisien, coordonnatrice clinique du Centre d’intervention en abus sexuel pour la famille (CIASF). Il y en a aussi à l’extérieur.»
Ces données touchent des jeunes de 12 à 17 ans. Si ce sont majoritairement des filles qui sont victimes, il y a aussi des garçons dans le lot, mentionne Isabelle Roy.
Quand on parle d’exploitation sexuelle des enfants, on parle notamment de jeunes qui sont utilisées par des proxénètes pour la prostitution juvénile. «. Il y a vraiment une clientèle massive d’homme qui recherche les services des mineurs», indique Mme Parisien.
«Comme on est frontalier avec Ottawa et il y a de bons emplois chez nous avec notamment la fonction publique. La moyenne salariale chez nous est extrêmement élevée. Donc, il y a prolifération de clients.»
Certains jeunes sont aussi recrutés dans la région, mais utilisés ailleurs. «Ces enfants-là provenaient de l’Outaouais, mais ils se sont retrouvés à Toronto ou à Montréal, affirme Isabelle Roy. Ils se promènent.»
Il y a aussi une autre forme d’exploitation sexuelle pour des jeunes qui veulent obtenir quelque chose. «Ce qu’on voit en Outaouais, il y a certains jeunes qui vont vendre des services sexuels pour répondre à des besoins entre autres de consommation, explique Mme Roy. Parfois en cas de fugue pour une nuit d’hébergement. Pour des cigarettes, de l’alcool.»
La prolifération de la technologie a aussi facilité la vie à certaines personnes ayant des idées mauvaises pour approcher les jeunes. Dans plusieurs cas, c’est à travers la technologie qu’ils sont harponnés et souvent avec leur aide bien involontaire. L’envoi d’une photo compromettante se transforme en des menaces de publications si la personne ne fait pas ce qu’on demande.
C’est pour ces raisons que les différents partenaires cherchent à augmenter le filet social pour tenter d’aider ces jeunes le plus rapidement possible. «Comme c’est dans un milieu qui est marginalisé, il y a très peu de yeux sur les enfants qui vivent ça.»
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