Les foyers d’infestation s’étendent en Outaouais

Publié le 25 juillet 2022 par Simon Dominé

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Les foyers d’infestation de la tordeuse des bourgeons de l’épinette (TBE) gagnent en superficie dans l’Outaouais.

La tordeuse des bourgeons de l’épinette n’est pas une inconnue pour les forêts québécoises. Elle y fait son oeuvre depuis la dernière glaciation. (Photo gracieuseté - Josee Quimper)

Selon le rapport du ministère des Forêts, de la Faune et des Parcs (MFFP) Aires infestées par la tordeuse des bourgeons de l’épinette au Québec en 2021, les superficies touchées sont passées de 623 830 hectares (ha) en 2020 à 785 990 ha en 2021 en Outaouais. À titre comparatif, la TBE affectait 3 369 578 ha dans la seule région de la Côte-Nord à pareille date et 12 229 847 ha à l’échelle du Québec.

Pierre Therrien, biologiste à la Direction de la protection des forêts au MFFP, nous en dit plus sur cette fameuse TBE: « La tordeuse des bourgeons de l’épinette, c’est un insecte indigène qui existe dans nos forêts depuis des milliers d’années. On pense qu’il est dans nos forêts depuis la dernière glaciation. Donc, ça fait vraiment longtemps et c’est une compostante intégrale de l’écosystème forestier québécois. Dans le fond, les forêts se sont adaptées à la présence de la tordeuse de bourgeons de l’épinette et il n’y a pas lieu de se préoccuper de la mortalité plus qu’il ne faut. Le seul problème, c’est que lorsqu’il y a des secteurs qui sont touchés par la tordeuse de bourgeons de l’épinette et que ces secteurs étaient prévus pour les récoltes forestières, là on veut intervenir parce qu’on veut protéger l’économie des régions. C’est là qu’on a recours à différentes méthodes, comme les arrosages aériens qu’on demande à la SOPFIM [Société de protection des forêts contre les insectes et maladies, NDLR] de faire pour nous, mais normalement c’est pas tous les secteurs qui sont arrosés. C’est à peu près 5% des secteurs touchés par la tordeuse des bouregons de l’épinette qui sont arrosés par la SOPFIM ».

Les secteurs touchés

En Outaouais, c’est dans le nord et dans l’ouest de la région (notament dans la Réserve faunique La Vérendrye), que la TBE est active, avec des foyers d’infestation où la défoliation est majoritairment légère (540 139 ha), bien que les superficies défoliées de façon modérée soient importantes (227 778 ha). Dans quelques secteurs, la défoliation causée par la TBE est grave (18 073 ha).

Au nord du réservoir Baskatong, dans la région voisine des Laurentides, la TBE gagne aussi du terrain, comme l’explique le biologiste: « Là, on est passé d’à peu près 2 600 hectares en 2020 à 24 230 en 2021. On comprend que c’est un débordement qui vient de la région de l’Outaouais. Ça va continuer à progresser en 2022 je pense dans ce secteur-là. La défoliation, elle est vraiment à la limite de la région administrative. Elle est à l’est du petit lac Poigan, dans le secteur nord et la grande partie, c’est un petit peu dans l’excroissance de la région dans ce coin-là et il y en a un petit peu aussi à l’ouest du réservoir Mitchinamecus ».

Un rôle naturel

Les forêts qui comprennent beaucoup de sapin sont celles où les épidémies de TBE ont tendance à être les plus intenses, d’après le biologiste du MFFP, mais il rappelle qu’en fin de compte, l’insecte ne fait que jouer son rôle naturel. « Faut pas penser que c’est tous les sapins qui vont mourir à cause de la tordeuse des bourgeons de l’épinette. Il y en a qui vont survivre, il y en a – les plus faibles évidemment – qui vont mourir, mais là c’est la regénération naturelle qui prend le dessus et qui va fonder de nouveaux peuplements avec du sapin dedans. Son rôle écologique, c’est qu’elle a tendance à rajeunir les vieilles forêts. C’est les arbres les plus vieux qui ont tendance à mourir en premier. Ils sont remplacés par des arbres plus jeunes. La forêt est toujours là. »

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