Le déneigement sous la loupe de la vérificatrice générale
Une politique désuète et des niveaux de services à préciser
La ville de Gatineau doit mettre à jour sa politique de déneigement et tenir compte de la nouvelle réalité des conditions climatiques dans ses prévisions pour tenter de mieux cibler les besoins année après année.
La vérificatrice générale de Gatineau, Johanne Beausoleil, s’est attardée sur ce service qui fait souvent les manchettes pendant l’hiver, dans son dernier rapport présenté la semaine dernière.
D’entrée de jeu, elle souligne que la Politique de déneigement de la ville de Gatineau date de 2006, ce qui est beaucoup trop vieux. Cette politique ne prévoit pas plusieurs éléments de la réalité d’aujourd’hui comme le déneigement des ronds-points. Elle tient seulement compte des précipitations de neige, mais pas du verglas, entre autres.
Un des éléments importants dans la Politique de déneigement, ce sont les niveaux de services pour les chaussées et les trottoirs. Ça définit les attentes selon le type de rues, notamment. «Des détails selon le type de routes tels que l’achalandage, la présence de transport en commun, le type de secteur (corridor scolaire ou autres) et tous autres critères pertinents devraient être compris dans la définition des niveaux de service», indique la vérificatrice générale dans son rapport.
L’autre aspect en lien avec ces niveaux de services, c’est les temps de réponse pour nettoyer les rues et les trottoirs. «Pour le niveau de service local, le déblaiement débute dès l’atteinte de 5 cm, bien qu’un déblaiement pourrait être requis à la fin d’une précipitation moindre afin d’éviter une accumulation de neige durcie sur ce type de chaussée», mentionne la vérificatrice générale. Pour les trottoirs, c’est aussi après une accumulation de 5 cm que les travaux commencent, alors que dans plusieurs villes, c’est après 2,5 ou 3 cm d’accumulation. «La Ville devrait ajuster ses critères de déclenchement des opérations afin de s’aligner avec les bonnes pratiques», lit-on dans le rapport.
En ce qui concerne les délais de déneigement, ils sont les mêmes pour les rues et les trottoirs. «Les délais mentionnés dans la Politique de déneigement sont plus longs que ceux de la moyenne des villes québécoises de plus de 50 000 habitants considérant les différents niveaux de service. Par exemple, le délai de déneigement d’un trottoir prioritaire se situe normalement entre 4 et 6 heures, contrairement à 24 heures à la Ville de Gatineau, où tous les trottoirs sont assujettis au même délai de déblaiement.»
Pour les rues, il y a peu de différence entre les délais. «Le niveau de ventilation des délais fixés en fonction des accumulations de neige n’est pas suffisant, ce qui amène une certaine incohérence dans la capacité de réaliser les opérations dans les délais requis. L’utilisation de seuils d’accumulation totale de 0 à moins de 25 cm et de 25 cm et plus conduit par exemple à des écarts de niveau de service considérables lors de précipitations se situant près des limites d’accumulation de neige.» La vérificatrice générale recommande donc une ventilation plus variée qui permettrait de préciser quel équipement doit sortir à quel moment.
Par ailleurs, la vérificatrice générale parle du partage des équipements dédiés au déneigement sur le territoire. Selon elle, «les secteurs situés en périphérie ont parfois accès à moins d’équipement, ce qui affecte le respect des délais opérationnels établis».
«Globalement, Buckingham et Masson-Angers bénéficient de moins d’équipements pour couvrir la surface, ce qui peut allonger les délais», a-t-elle ajouté en entrevue. Ces enjeux dépendent du type d’opération, mais elle estime qu’une meilleure répartition des équipements aurait un effet positif.
Outre les questions liées à la Politique de déneigement, la vérificatrice générale suggère de revoir les prévisions budgétaires. Elle souhaite que la ville établisse mieux les différentes dépenses liées au déneigement pour mieux prévoir les sommes nécessaires par la suite. Il faut que les prévisions tiennent compte des impacts du changement climatique, indique la vérificatrice générale.
Plusieurs des éléments contenus dans ce rapport sont déjà en train d’être regardés, dont une nouvelle Politique de déneigement, a mentionné la mairesse France Bélisle en réaction au rapport. D’ailleurs, ce n’est pas la seule politique à la ville qui aura besoin d’être revue selon elle. «Des vieilles politiques, on en a trop à Gatineau.»
Elle mentionne avoir commencé une rencontre avec les employés en compagnie du nouveau directeur général dans les dernières semaines et que plusieurs commentaires reçus sont en lien avec les recommandations. «Où se trouve l’équipement dans les secteurs pour que l’ensemble des secteurs soient bien déneigés. Il y a une réflexion à faire. Ce sont des éléments que les cols bleus ont soulevés quand on les a rencontrés. On est déjà au travail.»
Elle reconnaît aussi le besoin de peaufiner les connaissances sur les diverses dépenses liées au déneigement. «Plus on est précis dans des dépenses associées à des activités, plus on est capable de budgéter de façon efficace les dépenses et les besoins qu’on a.»
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